Revue 96, février 2017. Un article de José Miguel Flores.
Les rêves, parfois se réalisent. Chez Daniel Provost.
Elle est déjà loin dans ma mémoire la première fois que je suis sorti d’Espagne pour aller, seulement acheter un chiot en Bretagne, concrètement à Nivillac, chez Daniel Provost. C’était en 97/98 et là-bas j’ai commencé à entendre parler de la Clochette d’Argent.
J’avais alors pensé, comme quelque chose d’impossible qu’un setter de mon affixe Dendaberri, pourrait gagner ce trophée, le plus prestigieux d’Europe lors des épreuves sur bécasses. Comme à un rêve irréalisable je songeais à combien ce serait joli de gagner la Clochette avec un chien m’appartenant, né chez moi et par moi conduit, comme si un conducteur de Formule 1 avait, en plus été l’ingénieur et le fabricant de la voiture qu’il conduit.
Qui pouvait me dire que des années plus tard, le rêve allait se réaliser ? Nous devons poursuivre nos rêves, parce-que, en travaillant dur et avec un peu de chance, ils s’accomplissent. Mais, autour de cet espoir, il y a un grand nombre de personnes qui travaillent à lui faire prendre forme, organisateurs, guides, juges qui par leur dévouement rendent possible la réalisation des rêves et des espoirs ; à tous, je tiens à transmettre les remerciements et ma reconnaissance.
La France est un pays qui, toujours m’a très bien traité et avec lequel j’ai une dette pour toujours : la patience que tous ont eu avec moi, l’aide désintéressée que j’ai toujours reçue, et que je perçois, chaque jour, sans parler français et le cadeau journalier de pouvoir participer aux concours dans ces bois merveilleux, dans toute sa géographie. L’interdiction d’utiliser le « beeper » ou équivalent pour situer le chien est la seule facette des concours français que je ne comprends pas : un chien ne trouve pas plus de bécasses, ni moins, s’il a un « bip », il en rencontre le même nombre, et le bip permet une rapide localisation. J’ai vu des batteries avec une ou deux bécasses pour 24 chiens
et sans résultat, quelques fois, pour n’avoir pu trouver, ou trop tard, le chien, ne pouvant, ainsi, le classer comme il le mérite.
Curieusement, la France a le système le plus avancé d’inscription aux concours d’Europe, modèle et exemple à suivre pour les autres pays et, en concours de bécasses, on utilise, seulement, la cloche comme il y a 100 ans, étant le seul pays dans lequel on n’utilise pas le bip dans des concours sans mort de l’oiseau : c’est curieux quand, dans un bois voisin du concours, on rencontre des chasseurs avec leur fusil et leurs chiens avec un beeper.
Pour finir, je veux dire qu’en même temps que j’éprouve un plaisir énorme en ayant accompli ce rêve, d’autres chiens auraient mérité de gagner cette édition de la Clochette d’Argent, mais cette fois, la chance a souri à Dendaberri Obama.
José Miguel Flores